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Vous avez dit AGILE ?

Certains ne voient dans l’informatique que processus et attitudes figées. L’informaticien ne serait qu’étroitesse d’esprit, manque d’imagination, absence de fantaisie, créativité proche du zéro absolu, et doigts palmés par de trop longues heures passées sur la commande de sa console de jeux, le cou bleui par son foulard de footeux. Cette image est désormais révolue.

  • De la nécessité de changer les méthodes d’organisation de la production

Le développement du concept d’AGILITE qui étend des méthodes d’organisation de la production en juste-à-temps aux méthodes de projets informatiques agiles (SCRUM, KANBAN, …), peut refléter cette évolution.

Les méthodes de gestions de projets des décennies précédentes ne répondaient plus à la complexité croissante des systèmes d’information qu’il fallait développer. Les méthodes dites descendantes (méthode en cascade) décrivaient rigoureusement les systèmes, chaque étape caractérisant de la manière la plus détaillée les éléments répertoriés dans l’étape précédente.

On avait ainsi une séquence d’activités inventoriées de plus en plus précisément :

>> Expression des Besoins >>> Etudes d’opportunité >>> Cahier des Charges >>> Spécifications Générales >>> Spécifications détaillée >>> Spécifications Techniques >>> Etude d’opportunité >>> Développement … etc …

La moindre omission ou erreur d’évaluation dans cette chaîne, s’amplifiait de manière exponentielle et avait des impacts dramatiques en termes de délais et de coûts …

Et puis, dans ce cycle de réalisation, dans sa lourdeur et dans ses délais induits, quand on arrivait, avec retard, au cycle de développement, on constatait avec effarement que le système conçu était déjà dépassé …

Et en plus, l’erreur évaluée en aval, exigeait qu’on remonte l’information dans la chaîne de documentation antérieure pour lui conserver sa cohérence.

La méthode en V
Illustration 1 : La méthode en V
  • Etre agile pour être plus réactif et flexible face aux évolutions complexes du monde

L’introduction de l’agilité dans le domaine de la gestion de projets informatiques a permis d’amener plus de souplesse et de réactivité.

La mise en œuvre de cycles courts, en interaction permanente avec l’utilisateur du système dans un processus qui boucle de manière rapide

>> Proposition prototype >>> Validation >>> Nouvelle Proposition >>> Validation (« Voila ce que ça donnerait … Est-ce que cela vous convient ? » )

permet désormais de définir et finaliser plus rapidement les systèmes susceptibles de satisfaire les besoins opérationnels des utilisateurs. Ce n’est pas parfait, ce n’est pas applicable à toutes les formes de projet et tous les sujets … Mais il y a eu là une plus qu’une évolution …

L’agilité des projets en informatique reflète en fait une évolution sociétale : concept en vogue, repris par le discours politique (quand il parle de projection et de vision du futur), et repris par le discours managérial.

Synonyme de « réactivité » et « d’adaptabilité », on décline le concept d’Entreprises Agiles qui décrit des organisations plus adaptables, plus flexibles pour évoluer beaucoup plus vite qu’hier face à la complexité du monde.

méthode agile
Illustration 2 : La méthode agile
  • L’agilité impose de nouvelles compétences clés : les soft-skills

Le concept établit par contre le principe d’une relation de confiance au sein des équipes et des organisations, alliée à des processus d’amélioration continue et de remise en question permanente de l’organisation.

L’agilité l’illustre dans ses exigences : les compétences humaines (soft skills) de l’informaticien sont désormais plus importantes que son expertise technique …

L’engouement porté au recrutement des jeunes femmes, la volonté de féminisation de la profession ne relèvent pas tant de la pénurie d’informaticiens à combler que de la reconnaissance d’un changement de paradigme :  l’informaticien n’est plus un geek boutonneux aux yeux brulés par des nuits blanches sur son écran. C’est un collaborateur qui ne peut plus se satisfaire de la seule technique.

La qualité de la relation entre l’utilisateur et l’informaticien, la confiance au sein des équipes, exige de plus en plus des qualités de communication et d’empathie qui n’étaient pas jusque-là, parait-il, ce qui caractérisait nos spécialistes du code et de l’organisation.

Soft-skills
Illustration 3 : Soft-skills

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